La Communauté de Communes de l’Estuaire assure depuis le 1er janvier 2020 la gestion de l’ensemble du bassin versant de la Livenne, par le biais de la compétence Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations (GEMAPI).
Le bassin versant est une entité géographique délimitée par les lignes d’altitude les plus hautes d’un territoire (zones de crêtes), et composée d’un exutoire (point de sortie de toutes les eaux récoltées par le bassin).
- Pourquoi une gestion par bassins versants?
La gestion des cours d’eau par bassin versant est plus cohérente. Elle ne s’arrête pas aux frontières administratives. Par exemple, si une pollution est détectée en amont de la Livenne (Charente-Maritime), elle contaminera l’aval de la Livenne (en Gironde) : ainsi pour traiter plus rapidement le problème, une gestion unique et adaptée est mise en œuvre.
- Quelles sont les missions de la CCE par rapport aux cours d’eau ?
La CCE assure depuis le 1er janvier 2020 la gestion de l’ensemble du territoire de la Livenne (cf. Carte Le bassin versant de la Livenne). Les principaux axes de cette gestion sont les suivants :
-
- Lutte contre les populations de nuisibles et d’espèces exotiques envahissantes liées aux milieux aquatiques,
- Coordination de la politique de restauration ou maintenance de la continuité écologique des cours d’eau,
- Sensibilisation et communication de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques auprès de tous types de publics,
- Coordination de la politique d’ensemble pour la gestion globale et concertée du bassin versant,
- Maîtrise d’ouvrage et coordination des études globales à l’échelle du bassin versant,
- Gestion et entretien des principaux ouvrages hydrauliques,
- Gestion, restauration et entretien des cours d’eau primaires et secondaires,
- Participation à l’amélioration des connaissances floristiques et faunistiques sur le bassin versant,
- Restauration du lit mineur pour améliorer l’hydromorphologie,
- Gestion de l’érosion,
- Actions visant à permettre la connaissance et l’amélioration de la qualité de l’eau à travers la lutte contre les pressions liées aux pollutions domestiques, industrielles et agricoles.
- Cours d’eau ou fossé : comment le déterminer et quelles différences ?
Pour déterminer la nature d’un écoulement, vous pouvez consulter la cartographie évolutive des cours d’eau de votre département.
Si un écoulement est classé cours d’eau, la règlementation s’appliquant est stricte. Si vous avez un projet lié à un cours d’eau, contactez le/la Technicien(ne) rivière de la structure. Il/Elle vous expliquera ce qu’il est possible de faire, et vous accompagnera dans vos démarches.
L’entretien des cours d’eau revient aux propriétaires riverains. La CCE se substitue à ce principe dès lors d’un défaut d’entretien est constaté.
L’entretien des fossés s’effectue selon les limites cadastrales et les bornages parcellaires. La gestion des fossés ne fait pas partie du domaine de compétences du service Eau et Environnement de la CCE.
Globalement, un écoulement est classé cours d’eau s’il correspond aux trois critères suivants :
- existence d’un lit naturel à l’origine,
- alimentation de l’écoulement par une source,
- présence d’un débit suffisant une majeure partie de l’année.
Quels sont mes droits et devoirs en tant que propriétaire de cours d’eau ?
- Je peux
- Prélever de l’eau à usage domestique à condition de respecter le débit minimal du cours d’eau.
- Disposer d’un droit de pêche sur ma propriété, sous réserve de disposer d’une carte de pêche valide.
- Je dois
- Enlever les embâcles problématiques, débris et déchets.
- Entretenir les berges sur ma propriété (élagage, recépage).
Comment puis-je entretenir mon cours d’eau ?
Le territoire de la CCE est exposé à deux types de risques d’inondations : les submersions marines par débordement de l’Estuaire de la Gironde, et les inondations liées aux cours d’eau par phénomène de ruissellement.
- Le risque de submersion
Il correspond à une inondation d’une partie du territoire (la zone de marais). Les marais du blayais présentent un risque élevé de submersion, et ce principalement pour les raisons suivantes : une faible altimétrie et une instabilité des terrains. Aujourd’hui, ce risque est accentué par des facteurs amplificateurs (changement climatique, montée du niveau des océans, érosion du littoral de la CCE, digues dégradées…)
Depuis 2017, la CCE agit en soutient des propriétaires de digues pour réaliser à leur place les travaux d’urgence. Plusieurs dizaines d’opérations ont ainsi réalisées, pour un montant moyen annuel de 40 000 euros. Ces travaux sont aujourd’hui confiés au SYMADIG (Syndicat Mixte pour l’Aménagement des Digues), qui les réalise pour le compte de la CCE.
Pour toute question relative aux digues ou au risque submersion, contactez la directrice du SYMADIG, Aurélie Sarlabous, au 06.22.71.82.83.
- Le risque d’inondation par les cours d’eau
Les cours d’eau du bassin versant de la Livenne sont très réactifs (leurs débits peuvent augmenter et diminuer très rapidement). Cette réactivité est naturellement due à divers paramètres, comme par exemple la nature des sols, mais elle est accentuée des facteurs anthropiques :
-
- Le changement climatique, qui amène des épisodes pluvieux et des sècheresses plus marqués. Cette tendance devrait continuer de s’amplifier dans les prochaines années.
- Les travaux répétés de curage des cours d’eaux. L’objectif de ces travaux était de rectifier les cours d’eau (supprimer les virages) et de les recalibrer (les surcreuser pour augmenter la section d’écoulement), afin d’augmenter les vitesses et les capacités d’écoulement, et ainsi réduire le risque d’inondation. Cependant ces travaux n’ont fait qu’empirer ce dernier en déconnectant les cours d’eau des zones humides et en précipitant les eaux vers les secteurs à enjeux, situés à l’aval du bassin versant.
- La dégradation des zones humides. Les zones humides qui bordent les cours d’eau ont un rôle d’éponge, en absorbant les excès d’eau l’hiver et en restituant cette eau aux cours d’eau en période estivale.
- La modification des pratiques agricoles (en particulier le désherbage des sols) et l’imperméabilisation des sols, qui ont pour conséquence de réduire l’infiltration de l’eau dans les sols et d’augmenter les phénomènes de ruissellement.
- La diminution du maillage de haies : les haies constituent des barrières naturelles au ruissellement en favorisant l’infiltration et la recharge des nappes.
Pour les communes se situant à l’aval du bassin versant, et en particulier la commune d’Etauliers, le phénomène de marée entre également en compte. En effet, sur ces communes qui se situent à une altitude faible, les eaux peinent à s’écouler lorsque la marée est haute dans l’estuaire, et l’évacuation se fait davantage à marée basse (avec un décalage temporel dû au tamponnage du marais de la Vergne). Ceci explique en partie pourquoi les inondations peuvent survenir aussi rapidement sur ces communes, et se résorber tout aussi rapidement.
Depuis la prise de compétence sur le bassin versant de la Livenne en 2014, plusieurs actions ont été mises en œuvre afin de réduire le risque d’inondations liées aux cours d’eau, dont voici quelques exemples :
- La gestion différenciée des cours d’eau (zoom Etauliers)
Dès 2014 la CCE a mis en place une gestion différenciée des cours d’eau, avec des niveaux d’entretien des cours d’eau différents selon les secteurs :
-
- Secteurs rouges : milieux urbanisés, entretien très fort pour assurer l’évacuation des eaux.
- Secteurs jaunes : proximité de milieux urbanisés ou d’ouvrages, entretien moyen afin d’éviter la dégradation d’ouvrages par la formation d’embâcles.
- Secteurs verts : milieux naturels ou agricoles (prairies), pas d’entretien (seulement ramassage des déchets) afin de favoriser la formation d’embâcles et les débordements des cours d’eau (expansion des crues).
L’objectif de cette gestion différenciée est donc de favoriser les débordements dans les secteurs sans enjeux, afin d’étaler les crues et de sauvegarder au maximum les secteurs urbanisés. La réduction ou l’absence d’entretien sur certains secteurs permet également de créer des zones refuges pour la faune aquatique en période de sècheresse.
- Etude pour une zone d’expansion des crues sur les Martinettes : la commune d’Etauliers étant en première ligne en termes de risque et d’enjeux, une étude hydraulique spécifique est prévue sur le sous-bassin versant des Martinettes (horizon 2025/2026). L’objectif de cette étude sera de déterminer précisément le fonctionnement hydraulique de ce sous-bassin versant, et d’élaborer un projet de création de zone d’expansion des crues (plus vaste que les zones de débordement permises par la gestion différenciée des cours d’eau).
- La stratégie Zones Humides
En comparaison avec d’autres territoires, le bassin versant de la Livenne comprend des surfaces importantes de zones humides fonctionnelles. Néanmoins, depuis plusieurs décennies elles sont dégradées par les activités humaines (agriculture et autres). Face à cette situation la CCE s’est engagée en 2023 dans une stratégie ambitieuse de conservation des zones humides (restauration de ces zones notamment par de l’acquisition foncière, et cartographie des zones humides du territoire ).
Entretien des cours d’eau
- Par qui ? Nos agents en régie
- Zone concernée ? Le réseau primaire et secondaire des cours d’eau du territoire
- Actions mises en oeuvre ? Entretien du lit du cours d’eau par retrait d’embâcles, de déchets, …
- Intérêts ? Libre circulation de l’eau, limitation du risque inondation
Lutte contre le ragondin (espèce invasive envahissante)
- Zone concernée ? Tout habitant ou collectivité de la CCE.
- Intérêts ? Limiter la prolifération de ce rongeur et réduire les nuissances causées par ce rongeur.
- Faire une demande de régulation -> Cliquez ici
Accompagnement et conseils
- Par qui ? L’équipe GEMAPI de la CCE.
- Pour quoi ? Tout sujet en lien avec les cours d’eau et zones humides (projets personnels, règlementations, conseils d’entreprises compétentes en cas de travaux ou retrait d’arbres dans le cours d’eau, conseils d’entretien de la ripisylve,…).
- Comment ? Contacter le/la technicien(ne) rivière.
Veille sur le bassin versant
- Par qui ? Nos agents en régie.
- Sur quoi ? Etat des ouvrages d’art, affaiblissement des digues et levées de terre, pollutions, …